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 Wyatt, voix royale - L'Obs - n° 2620 du Nouvel Observateur du 22 au 28 janvier 2015


 



Robert Wyatt est un handicapé marxiste et un compositeur à la voix étrange - ou l'inverse. A 69 ans, l'ex-Soft Machine rassemble les moments clés de sa carrière pour un double CD épatant, en même temps que sort sa biographie. Il est « celui qui ne nous a jamais laissés tomber, jamais trahis », écrit le « Times Literary Supplément ». On y apprend que lorsqu'il est devenu paraplégique en 1973 après une chute du quatrième étage, la BBC a refusé de le programmer pour ne pas heurter « les familles ». Ou que c'est en réaction aux positions ultra-droitières de son cousin Woodrow Wyatt, politicien et journaliste aux « News of the World », qu'il a adhéré au Communist Party...

Quant au double album, il s'ouvre sur le monstrueux « Moon in June » (tiré de l'album « Third. Soft Machine ») et s'achève, sur le deuxième CD, par des duos avec Nick Mason, Björk ou Terje Rypdal (« Sinking Spell », notre préféré).

Il y a quinze ans, le philosophe Mathieu Potte-Bonneville écrivait : « Wyatt chante comme un homme assis dont la poitrine est comprimée par un diaphragme perpétuellement bloqué enposition haute [...] Son falsetto, que ne soutient aucune réverbération, est un homme sans ombre. D'un point de vue strictement musical, c'est en tous points bouleversant. » En tous points, oui.

Éric Aeschimann
Photo : Naïve - Renaud Monfourny/Dalle

       
     
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