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Soft Machine - Les Inrocks 2 - Hors-série vol.4 'Les années soixante' - 2004










nspiré par le titre d'un livre de William Burroughs (en français : La Machine molle), Soft Machine se forme en 1966, émergeant des racines d'un groupe peu documenté, The Wilde Flowers, originaire de Canterbury et dans lequel officiaient déjà Robert Wyatt et Kevin Ayers. Rejoints par le guitariste australien Daevid Allen et le pianiste Hugh Hopper, ils fondent Soft Machine qui, aux côtés de Pink Floyd et d'une poignée d'autres groupes, formera le cœur de l'underground psychédélique anglais. Pourtant, contrairement au groupe de Syd Barrett, Soft Machine ne s'est jamais imposé auprès du grand public, demeurant en réserve de la reconnaissance publique, sans doute à cause de ses tendances les plus avant-gardistes qui ont vite bridé les envies d'écriture pop. Tout le parcours du groupe peut en effet s'écouter comme un éloignement progressif de la pop et des formats de chansons courtes pour aller au plus près du jazz et de l'improvisation purement instrumentale. Pourtant, le groupe avait à son actif quelques titres très enivrants, comme l'étincelant Memories, morceau crépusculaire et nostalgique, capable de tirer des larmes à n'importe quel éléphant féroce, mais qui n'est jamais sorti ailleurs que sur des compilations de raretés du groupe.

S'éloignant progressivement du format pop, les quatre premiers disques de la formation, Volume 1, 2, 3 et 4, font se mêler des vignettes pop et psychédéliques, presque dadaïstes, et des digressions inspirées par le jazz américain. En bref, Soft Machine était une étrange symbiose entre Jimi Hendrix (avec lequel le groupe a joué) et certaines expériences illuminées de Miles Davis. Au bout de quatre disques, la formation se tourne définitivement vers un jazz européen, abandonnant en cours de route son batteur et chanteur Robert Wyatt. Les albums des années 70 sont dispensables, souvent trop bavards, alors que ceux avec Wyatt demeurent des joyaux importants de la fin des années 60. ||

Joseph Ghosn

Album conseillé :
Soft Machine volume 1 (Probe, 1968)




       
     
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