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Soft
Machine, dix ans après - Best - N° 110 - septembre 1977
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C'est à Paris que Soft Machine a décidé de fêter ses dix années d'existence en donnant quatre concerts au théâtre « le palace ». Lesquels concerts sont soigneusement enregistrés en vue d'un album commémoratif à paraître en septembre. Dix ans, pour un groupe cela commence à faire long. Et ce qui est surprenant quand on voit les musiciens de Soft Machine, c'est qu'ils ont tous l'allure d'universitaires boutonneux et qu'on se demande si leur carrière au sein du groupe n'a pas commencé à l'époque de leur première communion. Puis en jetant un coup d'oeil à la fiche de renseignements concernant la carrière du groupe on s'aperçoit qu'aucun des musiciens actuels n'en faisait partie à sa création.
Dans ce cas vous
demandez vous, puisque tous les musiciens ont changé, pourquoi avoir gardé le nom de Soft Machine ? Bonne question assurément mais qui, à son énoncé, jette un froid certain. Les sourires s'évanouissent, les conversations s'arrêtent, (dans les westerns le pianiste de salon s'arrête de jouer et plonge derrière son piano), la situation se dégrade à une allure vertigineuse. L'un d'eux répond froidement « On nous a déjà posé cette question ». Bon, fichu pour fichu (les bons rapports) ; autant insister et reposer la même question en arborant un air niais. Le sang va couler mais le manager (business oblige) s'interpose en souriant.
« Voyez-vous, ce changement s'est opéré imperceptiblement. L'un des membres originaux est parti et a été remplacé. Le nouveau venu s'est intégré entièrement au groupe, à son esprit, puis quelques mois plus tard un autre fondateur du groupe est parti et a été remplacé et ainsi de suite. »
« De toutes façons, renchérit un musicien, en gardant le nom de Soft Machine, cela nous permet de continuer à travailler et de gagner notre vie et si quelqu'un n'est pas content... ».
A part cela les, euh, Soft Machine vont bientôt partir faire une tournée en U.R.S.S. Ils aiment la France et les jolies filles et détestent les coups de pied au derrière. Et tout le monde était bien content quand l'addition est arrivée.
(S.R.)
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