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Rock Bottom sorti en salles le 9 juillet 2025
Cinéma
 

Bande-annonce du film Rock Bottom


D'abord présenté au Festival international du film d'animation d'Annecy en juin 2024 puis dans quelques festivals, Rock Bottom, le film, est enfin sorti en France le 9 juillet 2025.

Projeté dans 2 salles à Paris, une à Montreuil et dans quelques grandes villes étudiantes (Lyon, Bordeaux, Rennes, Toulouse, Montpellier...) difficile de savoir si le film trouvera son public en cette période estivale et si le distributeur lui donnera sa chance au-delà des premières semaines.

Ce film était attendu et avait fait l'objet, bien avant sa sortie, de nombreux articles et interviews dans la presse espagnole (nationalité de Maria Trenor sa réalisatrice) mais pas seulement.

Le film est brillant et original : consacrer un long métrage à un seul album, fut-il mythique, est un pari audacieux. Tenter de percer le mystère de sa création en restituant le contexte socio-culturel-affectif de ses deux principaux protagonistes (Robert et Alfie) tout en annonçant d'emblée qu'il ne s'agit surtout pas d'un biopic - la chute fatale est située à New-York pour que les choses soient claires - rend la tâche bien compliquée.
 


  Affiche du film




Autour d'une bande-son impeccable qui provoque 50 ans après sa sortie les mêmes émotions qu'à la première écoute, Maria Trenor nous propose sa vision d'une époque (les parties lysergiques new-yorkaises, les dérives lysergiques à Majorque) telle que la presse et parfois nous-mêmes pouvions l'imaginer. Pas sûr que la réalité ait ressemblé à cette imagerie psychédélique labelisée "Peace and Love".

Si j'ai apprécié que le personnage de Robert Wyatt ne soit pas idéalisé et que la démarche artistique d'Alfie soit rééquilibrée dans la relation qui unit les deux artistes, j'ignore si ce choc des egos créatifs a réellement eu lieu en des termes aussi violents que montrés ici. Ce qui est certain aux dires de plusieurs personnes ayant fréquenté le couple à l'époque, c'est que jamais il n'y eut de mésentente ou de dispute à propos d'argent comme le suggère le film.

La confusion possible entre la "vérité historique" et la story-stellarisation de ces moments me rend perplexe.

Mais que ces remarques - aiguisées par le même amour que je porte à la musique de Robert Wyatt que l'énergie démesurée que Maria Trenor a dépensée pour réaliser ce film infaisable - ne trompent pas : la réalisatrice nous offre un concentré d'époque disparue mais toujours présente dans nos coeurs. Celle-ci a pris de belles couleurs et notre mémoire est bien sélective mais la bande-son n'a pas pris une ride...


Quelques papiers de la presse française en ce mois de juillet 2025:





 
 




         Le Canard Enchaîné du 11 juillet 2025



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