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 Soup Songs : la musique de Robert Wyatt sans croûtons - Traverses - N° 5 - décembre 1999






De tous les pays d'Europe, c'est paraît-il en France que Shleep, le dernier album de Robert WYATT s'est le mieux vendu. Le label Hannibal/Rykodisc ayant de surcroît procédé à la réédition de ses principales œuvres antérieures (cf. TRAVERSES n° 2 et 3), l'homme à la barbe blanche qui a Fait les beaux jours de la Machine Molle s'est offert les honneurs d'une actualité qui risque fort de se prolonger. En effet, sa musique a été honorée sur scène il y a peu par une formation nommée SOUP SONGS, dirigée parla tromboniste Annie WHITEHEAD personnalité immanquable d'un certain jazz contemporain anglais.

Outre deux concerts donnés à Newark (près de la résidence de WYATT) et à Londres, SOUP SONGS s'est produit en exclusivité française à Nancy au mois d'octobre dernier, dans le cadre du Festival Nancy Jazz Pulsations, qui, mine de rien, assurait déjà sa 23e édition. C'est avec Robert WYATT "himself" que Annie WHITEHEAD a conçu son projet d'hommage, et elle a fait appel à plusieurs musiciens qui ont eu l'occasion de travailler avec lui ; par exemple Phil MANZANERA, l'ancien guitariste de QUIET SUN, 801 et ROXY MUSIC. TRAVERSES a voulu en savoir plus et a demandé à Annie WHITEHEAD et à Phil MANZANERA d'exposer les tenants et les aboutissants de ce tribut à l'inimitable Robert.



N'est-ce pas un peu singulier que de monter un groupe pour jouer la musique de Robert WYATT alors qu'il n'y est pas présent ?


Annie WHITEHEAD : Robert nous manque c'est certain ! Sa voix est tellement spéciale... Mais sa musique n'a jamais été jouée sur scène. Robert est quelqu'un qui travaille en studio, il ne joue pas sur scène, il n'en a pas la volonté et cela l'effraie. Aussi, dès le début, il nous a fallu songer à monter notre projet sans penser une seule seconde à y faire chanter Robert. Nous avons donc monté une formation avec des gens que Robert apprécie, et qui ont, pour certains, déjà joué avec lui avant. Toutefois, la musique de Robert étant d'abord une musique de studio, pour la jouer " live ", nous avons dû la transformer. Des décisions ont été prises concernant ce qu'il fallait garder des enregistrements studio et ce qu'il fallait changer.

Avez-vous élaboré ce projet avec lui ?

AW : Oui, j'ai eu de nombreuses discussions avec lui ; pendant une semaine, nous n'avons cessé de parler de ses morceaux. Tout le temps. Robert est sûr de ce qu'il veut. En tout cas, avec moi, il sait ce qu'il veut me faire jouer. Quand je suis venue jouer sur deux morceaux de Shleep, je suis restée tout un week-end et on a discuté, écouté de la musique... Bref, pour le projet, il a été convenu que nous ne jouerions que des morceaux de ses albums solo et, de préférence, ses propres compositions, non des reprises. Pas question donc de jouer I'm a Believer ou At Last I'm Free, qui sont des chansons écrites par d'autres. Cependant, nous avons décidé de jouer Song for Che et Sonia, de Mongezi FEZA, parce qu'il n'est plus de ce monde et que Robert l'aimait beaucoup. Nous avons donc voulu que son esprit soit représenté, de même que celui de Gary VVINDO, qui a également disparu. Aussi, dans SOUP SONGS, je joue également certains de ses solos.

Voilà, nous avons donc passé une semaine à discuter de ce qu'il fallait faire et ne pas faire, des choses qu'il fallait modifier et des choses qu'il ne voulait pas modifier, et nous avons répété pendant huit jours. Les deux derniers jours, Robert est venu nous voir et nous avons rediscuté de certaines choses à mettre au point.




Phil MANZANERA : Je me dois de dire que Ian MAIDMAN est l'une des rares personnes en Angleterre à pouvoir chanter les chansons de Robert WYATT, ce qui n'est pas une tâche facile. Il a la bonne formation, la sensibilité musicale adéquate et ça sonne vraiment naturel avec lui. Vous savez, ça fait des années que je connais la musique et les chansons de Robert, et je ne trouve rien d'étrange à ce que lan chante ses chansons. C'est si important d'avoir les bonnes personnes pour faire ce qui doit être fait.

J'ai cru comprendre qu'à l'origine deux personnes devaient assurer le chant : Ian et Julie TIPPETTS, qui a jadis publié un disque (Sunset GIow) qu'elle a dédié à Robert WYATT...

AW : Oui. nous voulions avoir Julie pour chanter vraiment certaines ballades, et d'autres petites choses. La façon que Julie a de reprendre les chansons de Robert est très différente de celle dont ce dernier les aurait jouées C'est une improvisatrice et, par conséquent, elle les interprète comme elle aurait souhaité les jouer, à sa manière. Elle a fait ses propres versions des chansons de Robert. Avec Ian, on reste dans le même esprit que celui de Robert, tant sa voix est naturelle. Dès que nous avons commencé à parler du projet, tout le monde s'est demandé : " Mais qui va chanter ? " Et j'ai dit : " Je connais un type... " Ian avait fait un album, je l'ai apporté à Robert et lui ai demandé : " Qu'en penses-tu ? " Et nous avons donc décidé qu'il y aurait deux approches. Ian chanterait dans cet esprit, et Julie nous porterait dans une autre direction.

Pour le concert de Nancy, seul Ian est présent. Cela signifie-t-il qu'il chantera les chansons qui lui ont été allouées, plus celles de Julie TIPPETTS ?

AW : De toutes les chansons que Julie chante normalement, nous n'en avons gardé que deux. Il faut savoir que, pour le premier concert que nous avons donné, nous avions trois heures de musique ! A Nancy, nous ne pouvons jouer qu'une heure et demie ; aussi, nous ne pouvons faire que les chansons avec Ian. Mais nous jouerons par exemple Sea Song. Au départ, Julie et Ian voulaient tous les deux la chanter, et nous avons dû trancher. On a dit : " OK ; celle-là, c'est pour Julie ! ", tout en sachant qu'à Nancy Ian pourrait se permettre de la chanter.

Avez-vous songé à une formule en duo ?

AW : Julie chante sur un ton très différent de celui de Ian...

Nancy, c'est votre deuxième date ?

AW : Exactement. Notre première fut à Newark, le 10 octobre, et nous donnerons un autre concert au Festival du Royal Albert Hall le 16 novembre. Et c'est vraiment tout ! Pour la suite, nous devons parler à Robert. Je crois qu'il veut faire des enregistrements avec Ian au chant, mais qu'il veut aussi trouver le moyen de faire chanter Julie, Ian et lui-même ensemble ! Nous devons savoir où nous allons. Robert ne sera pas au concert de Nancy, mais on pourrait très bien envisager sa présence plus tard. Notre projet a besoin de s'étoffer avec lui ; sinon, ça deviendra un " Robert WYATT Tribute Band " et, comme il le dit lui-même, il n'est pas encore mort ! (rires)




Sur scène, vous êtes nombreux à lui rendre un hommage...

AW : Nous sommes neuf musiciens. C'est vraiment une célébration ! Mais il n'y a pas toujours neuf musiciens pour chaque morceau ; parfois, il n'y en a que cinq. Tous les gens que j'ai invités à participer à l'événement ont immédiatement dit " Oui ! ", sans aucune hésitation. Cela montre le sentiment que ces gens portent à Robert ; ils l'aiment. Même Phil (MANZANERA), qui est quelqu'un d'extrêmement occupé, ne m'a pas répondu " J'y réfléchirai... ", il m'a dit " Oui " spontanément. C'est vraiment un travail fait par plaisir par tout le monde !

Concernant les chansons que vous avez reprises, avez-vous réécrit certains passages ?

AW : J'ai fait quelques arrangements, mais il y a aussi certaines choses qui restent semblables aux versions originales. De plus, tout le monde avait ses propres idées. Durant les trois premiers jours de la répétition, nous avons travaillé avec la section rythmique afin de déterminer quels plans rythmiques étaient possibles, un peu comme si on faisait un CD. Parce que, vous voyez, notre batteur apprécie énormément le jeu rythmique de Robert, mais il n'était pas question pour lui de refaire la même chose. En répétition, Robert lui a dit après l'avoir écouté : " C'est exactement comme ça que j'aurais joué si j'avais eu une bass drum ! " Donc, chacun a usé de sa propre sensibilité.

Cela veut-il dire que tout a été écrit au millimètre près ?

AW : Non, nous avons des parties très écrites, et d'autres très ouvertes, propices à l'improvisation.

Phil MANZANERA. vous êtes connu pour avoir fait partie de ROXY MUSIC, groupe plutôt orienté " glam rock " ; c'est une surprise de vous retrouver impliqué dans un projet-hommage à une grande figure de la scène dite canterburyenne.

PM : En fait, je connais Robert depuis l’âge de 15 ans. J’étais son ami et j’ai suivi sa carrière. Il m’a beaucoup influencé. Avant ROXY MUSIC, j’avais un groupe qui s’appelait QUIET SUN, dans lequel jouait le bassiste Bill McCORMICK, qui plus tard a rejoint le groupe de Robert, MATCHING MOLE. En 1975, quand j’ai fait mon premier album solo (Diamond Head), Robert est venu chanter sur le premier morceau. De plus, je l’ai présenté à Brian ENO, avec qui il a travaillé.




Ainsi, notre relation a perduré pendant toutes ces années et, quand il a voulu enregistrer son album Shleep, nous avons pu passer beaucoup plus de temps ensemble. Ça faisait quelques années qu’il n’était pas retourné dans un studio ; aussi, je lui ai proposé de venir travailler dans le mien. En fait, ça faisait des années que je lui avais fait la proposition, mais il n’avait pas saisi l’occasion jusqu’à ce qu’il se rende compte que, finalement, il s’y sentait à l’aise. Il a même dormi dans le studio ! Nous avons passé beaucoup de temps à parler, avec lui comme avec sa femme, Alfie. Nous avons bu du thé, du vin, et parlé de choses et d’autres et puis nous avons aussi fait de la musique (NDLR : Tant qu’à faire…) C’est ça, notre mode de vie ! Évidemment, son parcours musical est différent du mien, qui a oscillé entre ROXY MUSIC et la musique latino-américaine.

En somme, vous avez deux visages ?

PM : Trois ! J’ai un côté anglais, je suis né à Londres mais j’ai passé mon enfance à Cuba, au Venezuela, et mes racines sont dans la musique sudaméricaine. J’ai joué avec des groupes sudaméricains et j’ai produit des groupes argentins, colombiens, mexicains, espagnols… L’an dernier, j’ai produit un célèbre chanteur espagnol, Enrique BUNBURY, no 1 dans les hits là-bas.

Cet attrait pour la musique sudaméricaine vous fait un point commun de plus avec Robert WYATT.

PM : Robert a toujours eu des affinités avec l’Espagne et avec Cuba. Il a fait des reprises de chansons comme Yolanda de Pablo MILANEZ, ou Hasta Siempre, qui parle de Che GUEVARA. Ces chansons, je les ai jouées avec un groupe cubain… Donc, c’est vrai que je fais des choses très différentes. J’ai joué sur le dernier album de Brian FERRY, par exemple. Mais maintenant, je ne veux plus avoir affaire à un producteur d’une maison de disques qui te dicte ce que tu dois faire, qui te contrôle et qui ne te laisse aucune liberté artistique. J’ai donc monté mon propre label, Expression Records, et je vends mes disques sur mon site Web. J’essaie d’encourager Robert à en faire autant !

SOUP SONGS fera-t-il un CD ?

AW : C’est à l’étude. Robert veut en enregistrer un. Nous avons enregistré notre premier concert et la plupart des morceaux seront mixés dans le studio de Phil. A écouter les bandes, je pense qu’il y a de très bonnes choses à garder.

Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais il y a déjà un album “ tribute ” à WYATT qui est sorti en Italie…

PM : Ah oui, c’est vrai ! Mais celui-là, il n’est pas officiel, ni cautionné par Robert. Seul celui d’Annie l’est !

AW : Robert aurait vraiment aimé venir en France pour le concert, mais il lui est très difficile de voyager.

PM : La France est un endroit très spécial pour Robert. Déjà, à ses débuts, SOFT MACHINE était plus accepté en France qu’en Angleterre. En France, Robert a toujours été bien apprécié. Il aurait franchement adoré venir…







Présenté en exclusivité française, le groupe SOUP SONGS donnait à Nancy le deuxième concert de son existence (sur trois prévus !). Le Festival Nancy Jazz Pulsations n’avait pas lésiné sur la promotion médiatique de son “ événement ”, et quelques brochures et journaux locaux avaient même été jusqu’à murmurer bien haut et bien fort qu’“ il ” honorerait la soirée de sa présence ou qu’“ il ” apparaîtrait sur scène au bon moment… Intox tellement prévisible qu’il en devenait de bon aloi. De toute façon, le festival NJP s’était assuré de pouvoir faire le plein dans son chapiteau du Parc de la pépinière puisqu’il avait également programmé ce soir-là à la même affiche deux autres titans des 70’s dont le culte est resté très vivace : MAGMA et GONG. Le Kommandoh vandérien a ouvert les hostilités en jouant rien moins que sa trilogie Theusz Hamtaahk, dont le deuxième mouvement, Wurdah Itah, n’avait je crois jamais été interprété en version live intégrale jusqu’à cette année. Mais à part ça, rien de neuf dans le répertoire magmaïen, au contraire de GONG qui, en dernière partie de soirée, a offert au public un avant-goût de son prochain album (à paraître au printemps 2000) avec quelques pièces très prometteuses, à défaut d’être maîtrisées.

Entre les deux, SOUP SONGS, formation composée de neuf musiciens et dirigée par Annie WHITEHEAD. Très active dans le milieu jazz contemporain, la tromboniste s’était en priorité entourée de musiciens qui lui sont familiers, notamment ceux avec lesquels elle a formé le groupe RUDE : son partenaire le chanteur et guitariste Ian MAIDMAN (plus connu comme bassiste et qui a joué avec PENGUIN CAFE ORCHESTRA, David SYLVIAN, George CLINTON, Boy GEORGE – cherchez l’erreur…) ; mais aussi le batteur Liam GENOCKEY et le trompettiste Harry BECKETT. Étaient également présents le guitariste Phil MANZANERA, évidemment, et le saxophoniste George KHAN – alias Nisar Ahmed KHAN –, tous deux ayant participé à Ruth is Stranger than Richard, l’album de WYATT sur lequel figure le morceau Soup Song (bon sang, mais c’est bien sûr !), ce qui donne une idée de la nature de l’hommage qui devait être rendu au Grand Robert… Enfin, il n’est pas inutile de préciser que parmi les cuivres s’était glissé notre Didier MALHERBE national, toujours aussi brillant ! Hélas, si la formule du “ mini-big-band ” adoptée se prêtait parfaitement à des morceaux comme Sonia, Little Red Riding Hood Hit the Road, Team Spirit et bien entendu Soup Song, elle s’avérait un peu trop chargée pour des pièces plus diaphanes ou flottantes, telles Sea Song ou Alife. Cette dernière avait du reste subi une adaptation plutôt tapageuse, voire destroy, qui en a cloué plus d’un sur place !

Pour beaucoup, l’univers de Robert WYATT, ce sont des lignes mélodiques dessinées au fusain, raturées ou gommées par endroits pour en laisser respirer les troubles éthyliques ou les dérives cotonneuses, des claviers chavirant sur des houles rythmiques langoureuses, des percussions chloroformées toujours en passe de trébucher sur la moindre abîme émotionnelle, une voix grisée par la tentation du vide aux bords effrités d’une falaise existentielle… Difficile d’exprimer une telle fragilité au sein d’un orchestre doué d’une certaine épaisseur sonore. Et quand bien même les neuf musiciens n’étaient pas constamment présents sur chaque morceau joué, la tendance était tout de même au formatage “ gros son ”, avec une batterie proéminente. Free Will & Testament a ainsi pâti d’un rythme binaire alourdissant et Left on Man a été recarburé au “ latino super ” un rien appuyé ! Loin de moi l’idée de critiquer le jeu de Liam GENOCKEY, qui a versé dans suffisamment de genres - le rock, le jazz, le folk (STEELEYE SPAN) - pour pouvoir assurer une frappe intelligente adaptée au contexte qui nous occupe, mais l’usage de balais à la place de baguettes eut parfois été plus approprié, de même que l’abandon temporaire de la batterie au profit de percussions plus lestes et tamisées.





“ Et le chant ? Et le chant ? ” me clamez-vous ? Evidemment pas à la hauteur de son modèle, et assurément trop tendance “ variété ”, en dépit de quelques intonations réminiscentes de Robert par endroits. Il était tout à l’honneur de Ian MAIDMAN de ne pas avoir cherché à imiter celui à qui il était censé rendre hommage, mais plus d’implication émotionnelle n’aurait certainement pas nui à l’ouvrage. De fait, l’absence de la chanteuse Julie TIPPETTS nous a été d’autant plus pénible, bien que, peut-être, ses prouesses vocales auraient dangereusement creusé le fossé entre les deux interprètes ! Mais sans doute le trouble qui a envahi certains spectateurs a-t-il été d’abord de nature visuelle. Quand on sait que le batteur faisait, physiquement, penser à un hybride entre WYATT et MOONDOG et que Ian MAIDMAN a cru bon d’arborer un déguisement de “ Petit Robin des bois rouge ” en complet décalage avec le look plus strict des souffleurs et celui, complet-veston coincé, de Phil MANZANERA (au demeurant excellent dans ses recherches sonores de guitare), on se demande s’il ne fallait pas prendre toute l’entreprise au second degré ! Simple mauvais goût ou clin d’oeil pataphysique à l’époque de la Machine Molle ? Chacun en sera quitte pour rejoindre ses retranchements, mais ce type de fantaisie eut davantage convenu à un hommage à Kevin AYERS !




Cela dit, SOUP SONG a aussi réalisé, en matière de réarrangements, quelques coups de maître : September the Ninth était propice aux échappées libres, et l’imprononçable Gharbzadegi (album Old Rottenhat) avait subi une mutation du plus bel effet, tout en montées climatiques et rythmiques progressives. Chaque musicien a eu l’occasion, sur un morceau ou sur un autre, de se mettre en avant, démontrant ainsi une part de son talent : la claviériste Janette MASON et le bassiste Steve LAMB étaient convenables quoique sans grands éclats, Ian MAIDMAN savait se débrouiller mieux à la guitare qu’au chant, Phil MANZANERA affichait une sensibilité monstrueusement discrète, les cuivres jouaient la carte du “ lâcher-prise ” contrôlé mais jubilatoire, et Annie WHITEHEAD rayonnait en maîtresse de cérémonie. Certes, il y avait de quoi remplir la scène, de quoi gaver les enceintes du chapiteau et donc de quoi offrir un vrai “ spectacle ” mouvementé et dynamique à l’auditoire présent (majoritairement jeune, il faut le préciser). Il n’empêche que la formation affichait d’emblée les limites de son ambition. Bref, à défaut d’avoir exprimé les diverses et fugitives facettes de l’artiste Robert WYATT, SOUP SONGS a célébré, au moins en partie, un peu de l’esprit de sa musique. Après tout, écouter du Robert WYATT en live, ça n’arrive pas tous les jours…

Réalisé par : S.F. - Photos : S.H. - Remerciements à : C.P.


     
       
     
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