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Le pionnier solitaire : Robert Wyatt - Stereoplay - mai 1981




LE PIONNIER
SOLITAIRE :
ROBERT
WYATT



Wyatt
est l'ancien batteur et chanteur de Soft Machine, le groupe qui a été avec Pink Floyd à l'origine de tout le rock anglais des Seventies. Après avoir quitté les Softs qui devenaient trop hermétiques à son goût, il a fondé son propre orchestre, en lui donnant un nom qui était un clin d'œil au public français : Matching Mole. A la fin de 72, Wyatt a eu un accident, et depuis huit ans il vit dans une chaise roulante, paralysé des jambes. Après deux albums-solo, qui viennent tout juste d'être réédités par Virgin, il avait arrêté la musique. Cinq ans plus tard, il revient en force avec d'étranges pop songs inclassables. Je rends visite à Robert Wyatt dans sa petite maison de Twickenham, le Sud-Ouest de Londres. Il vit avec Alfreda Benge, sa femme, un peintre de talent.

Pourquoi cette rupture il y a cinq ans ?

Je n'ai pas arrêté brusquement. Après la sortie de « Ruth and Richard », j'avais d'énormes problèmes financiers et l'album n'avait même pas pu être terminé comme je l'aurais souhaité. J'en avais assez.

Ensuite, tu as joué avec d'autres musiciens ?

A vrai dire, c'est Carla Bley qui m'a forcé à recommencer, et j'ai aussi joué avec Fred Frith et Henry Cow. Ça m'a mis en confiance que ce soit quelqu'un d'autre qui prenne la responsabilité de la musique. Maintenant, je ne suis plus comme autrefois, je ne veux plus tout faire moi-même, composer, jouer, chanter, donner des concerts et m'occuper seul de tous les arrangements. Tout ça, c'est fini. Et puis j'ai toujours aime reprendre des chansons des autres...








Justement, cette série de 45 tours ?

Oh, j'avais des petites idées depuis quelques mois, et puis Rough Trade m'a contacté, m'offrant des conditions de travail très acceptables. Jusqu'à présent, trois simples sont sortis, mais il y en aura sans doute d'autres.

Comment as-tu choisi les morceaux ?


Tu sais, il n'y a pas vraiment de ligne directrice. « Cainemara », le premier, est la version originale de « Guantanamera » que je chante en espagnole.

Pourquoi pas en anglais ?


Je ne parle pas assez bien espagnol pour pouvoir traduire les paroles en anglais. Alors, je chante en espagnol ! Sur le second 45 tours, il y a « At last I'm free » et « Strange fruit », un titre des Chic et une chanson qu'avait eu à son répertoire Billie Holiday. Et le troisième, qui vient juste de sortir, « Stalin wasn't stalling », est une bande où je chante en multi-track une adaptation d'une chanson de propagande de la dernière guerre !

Que fais-tu en dehors de la musique ?

J'écris beaucoup, j'écoute pas mal de choses, surtout du reggae car je connais une journaliste qui m'apporte toutes les nouveautés et je vais pas mal au cinéma . J'aime beaucoup capter des radios lointaines avec appareil à ondes courtes. Tous les soirs, j'écoute Radio-Vietnam !

Tu penses remonter sur une scène ?

Pas pour le moment. J'ai abandonné complètement l'idée d'un groupe permanent.


       
     
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