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Interviews & articles
     
 Bertrand Burgalat - Robert & Bertrand - Rock & Folk - N° 482 - octobre 2007


BERTRAND BURGALAT - ROBERT & BERTRAND




BERTRAND BURGALAT

Sur son nouvel album, le patron de Tricatel convie le maître Robert Wyatt pour un duo aux harmonies cosmiques.
Interview et tournage de clip.












Bertrand Burgalat honore aujourd'hui le bleu. La chemise, le pantalon, bleu. Il donne moins l'impression de participer à un clip que de recevoir des amis. Robert Wyatt, lui, est souffrant, migraines et virus vachard. Pas la forme olympique. Mais la petite étoile de mer brillante qu'il affiche sur sa chemise noire (une création de Vanessa Seward, l'amie de Burgalat et également créatrice de mode pour Azzaro), seul déguisement qu'il a accepté de revêtir, lui donne un côté prophète cosmique.

Il est gentil, Robert Wyatt. Malgré quarante années au service de la musique, quelques disques cultes et une tragédie personnelle au compteur, qui n'a toujours pas fini de faire fantasmer ceux qui le regardent comme une sorte de créature mythologique, il fume silencieusement, accepte toutes les conversations, ne se plaint pas. Quand il apprend que Rock&Folk est dans la place, il est agréablement surpris. Alfie, elle, s'interroge. Pourquoi pas d'interview de Robert pour son nouvel album qui sort en octobre chez Domino ? Presque embarrassé, on répond à côté. Les prises défilent. Robert semble mal à l'aise, il s'explique : "]e suis vraiment un piètre acteur. Alfie me reproche souvent de ne pas interpréter les personnages que je chante. Elle a raison. Aujourd'hui, je me sens comme un vieil homme très moche qu'une jolie jeune femme viendrait prendre en photo pour un magazine sur le tournage d'un clip. C'est ridicule. Ça devrait être le contraire, moi derrière l'appareil et elle qui pose.


Quand j'étais jeune, beau et ivre (en français—NdA), je n'avais peur de rien, je pouvais traverser le monde à poil. Maintenant, je ressemble à un vieux prêtre russe ou quelque chose du genre. Et d'être ainsi filmé, je me sens pris au piège, coincé. Je suis un peu nerveux, je ne me produis plus sur scène, j'ai du mal. Mais ce n'est pas trop difficile. ]e n'ai pas de choses trop compliquées à faire devant la caméra. Je ne suis qu'un mauvais acteur."

Mais de voir, dans cette pièce miroir, Wyatt dans son fauteuil et Burgalat assis à ses pieds, tous les deux s'adonnant au play-back, on hallucinerait presque. Le titre 'This Summer Night' tourne en boucle. Dans un monde parallèle, il serait certifié platine. Pop qui tournoie, où Wyatt chante les mots d'Alfie, une romance d'une nuit, il y a longtemps, où deux amants dansent avant de s'étreindre, avant de se séparer pour toujours. Wyatt qui danse. Evidemment, la magie opère. Deux voix qui finissent par n'être qu'une, cette basse entêtante, ces cordes d'évasion, ça coule, c'est beau. C'est l'impossible qui devient accessible. Plus tard, les AS Dragon viendront jouer la comédie, tout de blanc vêtus. Avec aussi Louis Bona, joueur d'alto de 17 ans, gueule d'ange, déjà adopté par la Famille, la Tribu. Loin des associations de malfaiteurs trop souvent croisées.

La journée se passe, doucement. Entre deux séquences, Burgalat dévore une salade de fruits multicolore. Robert Wyatt, lui, dort, la tête posée sur un coussin improvisé. On propose à Burgalat de parler de ce "Chéri BB", album invisible qui n'existera pas dans les bacs des disquaires. Uniquement disponible sur le site de Tricatel, en chargement et bientôt en CD, en VPC. Un disque que personne ne pourra taxer de difficile ou de private joke. Le talent, la générosité aussi, l'amour de la mélodie qui emmène, le sens de l'atmosphère propice à mille évasions, la poésie qui fait mouche, sans jamais flirter avec le slogan, tout est là. Et puis, ce son ! Conçu quasiment à la maison, ce disque explose dans le casque. Surtout et c'est là que la chose devient carrément sublime, c'est que, dans ce disque, n'importe qui pourra retrouver ses propres influences, même si ce ne sont pas celles de Burgalat. Voilà la force d'un artiste crédible. Quand les chansons s'adaptent à la vie de ceux qui les écoutent. Sans forcer. Burgalat, c'est Louis de Funès jouant au golf avec Spector, c'est "La Boum" avec de l'acide dans le verre de Sophie Marceau, c'est Alan Vega au volant d'une voiture italienne, avant que le béton ne dévore le littoral. Blondie qui fait du trampoline. Lio qui implose. C'est tout ce que l'on veut parce que c'est un disque personnel, au sens le plus vital du terme et donc un disque forcément universel. Un disque où Burgalat chante et chante mieux que bien ! Un disque, enfin, que l'on sentirait presque comme la dernière chance pour Burgalat. Même s'il s'en défend, la fatigue est palpable. Mais le regard, lui, reste rigolard. Même pas mort.


 
Robert & Bertrand
 
 


Je me rappelle, à la fin du siècle dernier, avoir lu un entretien avec Robert Wyatt. Le journaliste lui demandait quelle musique il écoutait. Le vieux barbu était embarrassé : il n'écoutait rien ou presque, si ce n'est du jazz et de la musique latine. Pas de rock — qui n'existait plus à l'époque — ni de musiques électroniques - qu'il fallait impérativement aimer, même si l'on ne comptait que quelques perles rares pour des milliers de coquilles vides. De tout cela, Wyatt se fichait royalement (comme dit le Petit Larousse : "de manière royale, somptueuse ; avec magnificence"). Ni vieux con (comme tous ces morts vivants qui ont fait de la chapelle Sixties un lupanar), ni faux jeune (comme David Bowie), ni intello soporifique (comme Brian Eno), ni perché irrécupérable (comme certains de ses camarades de Canterbury). Détaché et sans descendance ou presque. Quelques petits malins ont bien tenté de copier la recette, pour un résultat un peu tiède (Imitation Electric Piano), souvent dégoulinant (Syd Matters), parfois brillant (Testbild !). C'est qu'une chose leur avait échappé : les recettes de Wyatt changent constamment, au point qu'on ne saurait parler de recettes. Est-ce à dire que Wyatt est intemporel ? On laissera l'adjectif aux esprits simples ; une œuvre d'art intemporelle, c'est comme une maison non-spatiale, ça n'existe pas. Une imperméabilité aux modes et une intelligence à faire des mondes suffiront - Oscar Wilde : l'art "fait et défait des mondes et tire la lune du ciel avec un fil de pourpre", la lune fût-elle en juin. Ce monde autonome, régi par ses lois propres, Wyatt a su l'habiter sans faute de goût., au point que certains esprits chagrins le rangent volontiers dans le tiroir du bon goût néo-bourgeois, aux côtés de ces petites billes de naphtaline (la nouvelle scène rock) et ces nounours en peluche (la nouvelle chanson française et toute la joliesse lo-fi) dont la presse cultivée ne cesse de faire la promotion. Mais ranger Wyatt dans ce beau tiroir de bois verni, c'est comparer une taupinière à une montagne. Oui, la musique de Wyatt est de bon goût mais dans un sens autre que le bon goût lo-fi de Coco Rosie ou les mignardises d'Emilie Simon — car le sentimentalisme, on le sait depuis Platon, est une perversion du goût qui jamais n'a atteint Wyatt.

Je me rappelle, au début de ce siècle, avoir assisté à un concert de Bertrand Burgalat. L'assistance, c'était l'époque, était composée de jeune cadres dynamiques et branchés, en pleine vague des start-ups. On pouvait entendre : "Tu verras, c'est le pape de l'easy listening." Avec humour, Burgalat avait dit un jour : "Je fais du difficult listening, mes ventes de disques en témoignent." Comme Wyatt, Burgalat mélange des accords complexes et des rythmes sophistiqués issus du jazz à des structures pop, avec un riche travail sur le timbre et un amour inconditionnel des vieux synthétiseurs aux flancs de bois, des arrangements d'orchestre et des dernières technologies numériques. Si la musique de Bertrand est easy listening, c'est à la manière non de la muzak que distillent les haut-parleurs des entreprises américaines mais des musiques d'ameublement d'Erik Satie qui habillent notre mélancolie plutôt que les intérieurs bourgeois. Entendre de l'easy listening chez Burgalat, c'est comme s'amuser du kitsch de Kraftwerk. C'est passer à côté. Comme celle de Wyatt, la musique de Burgalat peut être dite de bon goût, au sens noble, bien loin de la mignardise et de la facilité. On aura compris le caractère non fortuit de cette collaboration et l'on se passera des poncifs (rencontre au sommet, etc).

JOHAN GIRARD (Dorian Pimpernel)



 




Un mec super

ROCK&FOLK : Cette journée est forcément particulière pour vous : un tournage de clip avec Robert Wyatt ?

Bertrand Burgalat : Je n'ai pas toujours conscience des choses géniales quand elles se produisent. Je ne sais pas assez jouir des choses pour me dire qu'aujourd'hui, c'est un moment super. J'ai du mal avec l'instant présent. Pour moi, Robert Wyatt a eu une influence énorme. C'est une joie de faire de la musique avec lui, de tourner ce clip avec lui. Aujourd'hui c'est irréel. Et puis, il y a les AS Dragon qui sont là, aussi. Un vrai moment de joie.

R&F : Comment définiriez-vous votre nouvel album, "ChériBB"?

Bertrand Burgalat : Comparativement à ce que j'ai pu faire avant, je pense que ce disque est plus compact J'ai une tendance à vouloir faire des disques où il y a toujours des arrière-plans et c'est peut-être ce qui les rend déconcertants à la première écoute. J'aime bien qu'on puisse réécouter et trouver derrière des couleurs, des choses qu'on n'entendait pas la première fois. Celui-là est peut-être plus direct.

C'est l'avantage quand on fait des trucs qui ne cartonnent pas, on n'a pas de recette. On ne peut pas se dire : que va penser mon public ? Quoique (rires). Je me suis retrouvé en studio avec des mecs qui vendaient 3000 disques et qui pensaient comme ça... Après "Portrait Robot", j'étais quand même vraiment super déprimé. C'est bizarre parce qu'à chaque fois, je mets quand même la barre très bas (rires). Et à chaque fois, je n'y arrive pas. "Portrait Robot" n'a pas dû dépasser les 10 000 exemplaires...

R&F : Vos derniers entretiens vous montraient quelque peu amer...

Bertrand Burgalat
: Actuellement, j'ai plutôt la patate. Mais parce que je n'attends pas grand-chose. Ce qui est difficile, c'est vraiment, quand on fait de la musique, une fois qu'on l'a finie, de se dire : Putain, ça va encore être la croix et la bannière pour trouver un distributeur, pour en placer trente en magasins... Mais dès lors qu'on s'en fout, on n'a plus ce truc de compétition. On essaye donc de vendre ses disques de la manière la plus simple et directe possible. Par contre, je ne ferai jamais les choses comme ça pour un groupe comme les Shades. Parce qu'ils ont vraiment la possibilité de toucher un public plus large...

R&F : Mais ce nouvel album possède certains atouts capables de toucher un public plus large. Auriez-vous abandonné le combat concernant vos propres albums ?

Bertrand Burgalat : C'est très délicat de s'occuper de son propre disque. C'est pour ça que les deux précédents, je les avais mis en licence. Au moins, ce n'était pas moi qui appelais les radios pour leur dire à quel point Bertrand Burgalat était un mec super et qu'il fallait le cartonner en FM (rires). Mais le label, je ne l'ai pas fait par choix... La plupart des disques que nous avons sortis n'auraient jamais vu le jour sans Tricatel. Il fallait que ces disques existent. C'est de cet ordre-là... Rencontrer le manager malhonnête, qui croit en ce que tu fais et qui t'arnaque, ça a toujours été mon rêve. Mon Colonel Parker. Et je n'aurais pas eu à faire tout ça.

R&F : Pardonnez l'insistance mais ce nouvel album est tout de même très accessible, avec des chansons... Plusieurs amis au départ réfractaires ont applaudi à l'écoute...

Bertrand Burgalat : Souvent, des gens me disent : "C'est incroyable que tel truc n'ait pas marché." J'ai réfléchi là-dessus. Si certains de nos trucs n'ont pas explosé, c'est parce que c'étaient des tubes idéalisés. Parce que je me disais : Voilà ce qui devrait passer à la radio. Alors qu'en fait, c'étaient des ovnis, des choses qui ne correspondaient pas à ce qui passait sur les ondes à ce moment-là. Aujourd'hui, on est dans une période où il y a très peu de tubes naturels. Franchement, le mec qui dit qu'il était sûr que ça marcherait, c'est de la connerie. Un truc comme Christophe Willem, pour moi, c'était intéressant. Ça me rend modeste. Je me rends compte qu'avec lui, je fais le même genre de chansons que d'habitude et ça marche. Pourquoi ? Ce n'est pas parce que nos chansons sont bien mais parce que, tout d'un coup, il y a un interprète qui a quand même du charisme, qui joue le jeu à fond, qui est vraiment un performer, qui a su charmer le public et, en même temps, je suis conscient que, dans ce disque, ce ne sont pas les morceaux que j'ai faits qui cartonnent le plus.



Photo Nathalia



Si ça plaît à Robert

Coupure. Le tournage reprend. Bertrand et Robert assis sur un canapé, des fruits dans des coupoles sur une table basse. Les AS Dragon et Louis qui jouent dans le vide, en arrière-plan. Un songe. Le temps s'est arrêté. Alfie attend dans une pièce adjacente. Elle se confie : " Quand j'ai rencontré Bertrand, je lui ai dit que ma seule règle était de ne jamais écrire de chansons d'amour. Il est tout de même parvenu à me pousser à trahir ma seule règle (rires)... Les chansons de Bertrand sont comme des personnages dans les films d'Eric Rohmer. Bertrand est unique, spécial. Il a du style, il sait où il va, sans jamais manier l'ironie. II ne donne pas dans le pastiche. Et ses productions sont intenses. " Pas de doute, l'enfant terrible de la pop française a été adopté.

Nouvelle pause. Robert rejoint Morphée. Bertrand attend la prochaine question. Le soleil est de retour, la terrasse inondée de lumière, des rires qui résonnent au loin, Nathalia qui mitraille tout ce qui bouge, un dimanche en apesanteur.

R&F : Votre paranoïa vis à vis de certains médias qui vous boycottent se porte bien ?

Bertrand Burgalat
: J'essaye de faire la part des choses. On ne peut pas être aimé par tout le monde. Que quelqu'un ne m'aime pas en tant que personne, je trouve ça tout à fait normal. Je trouve ça dommage quand ça rejaillit sur tous les groupes du label. Mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Pour l'instant, je n'ai pas l'impression que tous ces préjugés aient écarté des gens très intéressants. Ça écarte des gens plutôt conformistes. Et, en même temps, ce que l'on fait, ça demande un effort, c'est vrai. Non pas que la musique soit difficile, mais ça demande un effort pour dépasser les préjugés. C'est le cas à toutes les époques. Et même si on a la réputation d'être branché, on n'est jamais le truc qu'il est bon de citer.

"Conjurer le côté artiste maudit"



C'est marrant, ce n'est pas grave. Mais je ne suis pas vraiment paranoïaque. Ce qui est certain, c'est que je ne suis pas complètement détaché. Il y a des gens qui se foutent d'être aimé ou pas. Moi, quand je vois une critique qui est dure, ça me blesse. Mais bizarrement, je me sens moins découragé actuellement qu'il y a un an ou deux... Il y a quelques temps, dans les Inrocks, un mec a écrit que Burgalat ferait mieux d'arrêter de chanter. Mais quand Robert m'a dit que je devais chanter sur le morceau, ça m'a fait super plaisir ! Si ça plaît à Robert, c'est déjà pas mal (rires). J'ai aussi régulièrement ce fantasme de tout laisser tomber et de faire autre chose...

R&F : II y a justement une rumeur qui dit que Burgalat va partir s'installer dans les Pyrénées...?

Bertrand Burgalat : Ouais, la délocalisation est en voie. Je ferai de la musique, j'essayerai de faire de la musique...

R&F : En guise de conclusion, pourquoi ce titre, "Chéri BB" ?

Bertrand Burgalat : C'était une façon de dire que, finalement, même si je suis du style à tout le temps me plaindre, je suis conscient qu'il y a plein de gens qui m'aiment. Plein de gens qui soutiennent le label. Une façon de conjurer le côté artiste maudit et tout ça (sourire).


Plein de surprises

C'est dans la boîte. Le clip de "This Summer Night" verra bientôt le jour. Sur internet et nulle part ailleurs. A moins que la télévision se réveille. Pas gagné. Robert Wyatt s'apprête à quitter les lieux. Il demande une cigarette. Et joue au critique rock le temps d'un au revoir :"Le nouvel album de Bertrand, parfois, m'évoque la musique d'un film indien, cette collision folle d'effets à la fois familiers et inconnus. Ou alors un western. On ne sait jamais ce qui va venir après. C'est plein de surprises. Il parvient à être consistant sans jamais être ennuyeux. Et je peux vous assurer que c'est un véritable défi pour un artiste, de parvenir à ce résultat... Rock&Folk se porte bien ? ]e comprends que vous ne parliez pas de moi, place aux jeunes, hein ?" La jeunesse... On évoque Pete Doherty. Sans attendre, il répond : "Pete Doherty ? Oh, je le trouve charmant, il l'air si gentil. Pour moi, la musique n'est pas une histoire de niveau technique mais de compagnie. Il suffit de se sentir bien avec les gens avec qui on se retrouve en studio. Je l'aime bien, ce petit gars et je lui souhaite le meilleur et toute la chance possible. Les journalistes sont durs avec lui. Ils feraient mieux de l'encourager parce que c'est un bon songwriter. Eh, Rock&Folk, continuez comme ça et ne vous laissez pas emmerder par les connards ! "

Message reçu. Dernière poignée de main à Bertrand Burgalat. Une journée loin du monde s'achève. Il va désormais s'agir de privilégier la musique. Avant de condamner Burgalat pour les pires raisons (bobo, easy listening, branché, élitiste, passéiste, la liste des inepties est encore longue ), il serait bon de lui laisser une chance. Par exemple en se rendant sur www.tricatel.com où "Chéri BB" est disponible à l'écoute. Il serait regrettable de jouer la carte de l'ignorance et d'oublier un disque, un bon disque (ce qui ne gâche rien), avant même qu'il ait pu véritablement exister.

JEROME REIJASSE



CD "Chéri BB" (Tricatel)

       
     
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