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L'école de Canterbury

 

 

C'est avec grand plaisir que je me fais amicalement le relais d'une initiative hautement salutaire : la publication tant attendue le mois dernier (avril 2016) de l'ouvrage auquel Aymeric Leroy travaillait depuis des années: L'école de Canterbury.

Doté de 735 pages - 948 grammes, cet ouvrage "choral" suit l'émergence et le rayonnement des groupes et des musiciens qui ont constitué la fameuse école depuis la fin des années 60...
Qu'un tel livre soit publié aujourd'hui prouve qu'il existe encore un public suffisamment curieux de cette aventure musicale et artistique hors normes. Du moins je l'espère.




Aymeric Leroy et Robert Wyatt (2007)



Des 226 musiciens cités dans l'index, certains (suivez mon regard) auront fait plus que produire les environnements sonores de notre jeunesse: ils auront - en quelques albums et concerts - exacerbé notre désir d'une vie plus intense, plus poétique, plus consciente...

A ceux là, ma reconnaissance éternelle...

Je ne doute pas qu'Aymeric a lui aussi été marqué à vie par ces aventuriers du son.

L'immense travail qu'il déploie dans ce domaine depuis longtemps (son Canterbury Website a 20 ans cette année!) s'enrichit donc d'un nouvel opus aussi méticuleux qu'indispensable !

Il est possible de commander l'ouvrage dans toutes les bonnes librairies ou directement en ligne sur le site de l'éditeur.

Aymeric a créé à cette occasion un nouveau blog Legends In Their Own Lunchtime - Close encounters with the Canterbury Scene qui accompagne et complète L'école de Canterbury avec des thèmatiques, des visuels et des témoignages supplémentaires...


Bonne lecture !


Émission Rockoscopie du 26 juin 2016 sur Judaïques FM avec Aymeric Leroy (57:54)



REVUE ET CORRIGEE - N° 109 - SEPTEMBRE 2016

AYMERIC LEROY
L'ECOLE DE CANTERBURY
LE MOT ET LE RESTE-2016


C'est un fait : tous les musiciens dont il est question dans ce livre ne se sont pas rassemblés, avec, en tête, l'idée d'un projet esthétique précis, mais plutôt animés par l'envie de jouer ensemble.




Pour autant, si l'on en croit Kevin Ayers, l'idée d'une grande famille était bien là, dès les débuts de Soft Machine. Ce qui n'empêche d'ailleurs pas certains amateurs d'objecter que l'Ecole de Canterbury n'est qu'une invention journalistique, en prenant pour preuve un article du New Musical Express de 1973, ou l'interview de Kevin Ayers parue dans ZigZag la même année, premiers à utiliser une appellation que les concernés eux-mêmes ont pu réfuter. Robert Wyatt en tête. Quoiqu'il en soit, c'est de l'histoire de cette école-famille devenue culte dont il s'agit ici, au long de sept cents et quelques pages vivantes et richement documentées, débutant en gros avec l'arrivée de Daevid Allen à Canterbury en 1960 et s'achevant avec Soft Machine Legacy en 2016. Entre ce qu'on sait du Daevid Allen Trio en 1963 et des Wilde Flowers entre 1965 et 1966 jusqu'à l'héritage actuel (l'essentiel de la chronologie courant toutefois entre 1966 et 1981), Caravan, Gong, Egg, Hatfield & The North, Gilgamesh et National Health (entre autres) sont passés en revue, ainsi qu'une myriade de projets plus ou moins individuels centrés sur des préoccupations plus ou moins communes. Parmi les plus belles pages de cet ouvrage, figurent des analyses remarquables des albums Rock Bottom et Happer Tunity Box de Robert Wyatt et Hugh Hopper, l'auteur réussissant même à passionner quand il s'agit de parler de Shamal et Gazeuse de Gong, deux disques que l'on peut pourtant ne pas trouver à son goût. La lecture se termine par des arbres généalogiques ayant le mérite de clarifier ce qui pourrait paraître embrouillé pour le néophyte, au vu des incessants changements de personnel au sein des groupes de cette école. Saluons le travail d'historien, considérable, pour cette somme sans équivalent. D'autant que l'auteur a rencontré et interviewé la plupart des protagonistes afin de croiser les informations.

PHILIPPE ROBERT