ROBERT
WYATT DISTINGUÉ PAR L'UNIVERSITÉ DE LIÈGE
Les sept musiciens et compositeurs suivants,
Dick Annegarn, Anthony Braxton, Arvo Pärt, Henri
Pousseur (à titre posthume), Frederic Rzewski,
Archie Shepp et Robert Wyatt ont été faits
Docteur Honoris Causa par l'Université de Liège
le 17 septembre 2009. Rappelons que ce titre honorifique
permet à une université de souligner l'uvre
d'une personnalité ayant posé sa marque
dans un domaine particulier. Pour l'Université
de Liège, c'est avant tout la reconnaissance de
leur rôle de "passeur
de musique":
" Leur goût pour l'innovation,
tout comme leur refus de confiner leurs créations
à un seul genre ou à une seule tradition
ne les ont pas empêchés de récolter
un succès considérable auprès de
leurs contemporains, dépassant les clivages qui
séparent trop souvent les représentants
de la musique populaire des expérimentateurs confidentiels.
Mettant leur érudition et
leur imagination au service du plus grand nombre, les
artistes honorés ont aussi brillé par leur
intégrité morale, leur honnêteté
intellectuelle et leur indépendance radicale par
rapport à ce qu'il est désormais commun
d'appeler l' «industrie musicale». "
On ne peut mieux dire.
Cet hommage a donné lieu à une conférence-débat
en présence des musiciens et compositeurs et à
un concert privé gratuit en fin de journée
où ont été jouées des uvres
des sept musiciens honorés.
Nos envoyé(e)s spéciaux n'ont rien manqué
de cette journée aussi étonnante que réjouissante...
Nous avons donc suivi pas à
pas R.W. ce jeudi dans toutes les manifestations publiques
organisées entre autres en son honneur.
Eminemment simple et sympathique, il nous est apparu serein
et calme tout au long de la journée. Peut-être
s'est-il demandé ce qui lui arrivait d'être
autant entouré. Il était curieux des lieux
dans lesquels il se trouvait, regardant souvent, le matin,
une magnifique coupole conférant à la salle
de conférence une grandeur et une majesté
certaines. Un peu détaché, il écoutait
cependant les interventions de ses collègues musiciens
avec une certaine tendresse qui lui amenait de temps à
autre un sourire.
La cérémonie protocolaire semblait plus
encore que le matin le laisser perplexe. Même la
grande toge noire qu'il avait dû revêtir ne
l'aidait pas à comprendre la solennité à
laquelle il devait faire face : alors il est resté
égal à lui-même, serein, un rien détaché
et passif à l'égard de tous ces honneurs.
Il s'est toutefois amusé au moment où l'on
lui a remis la médaille de Dr Honoris causa....
car, à peine entre les mains, il la perdit immédiatement
: cela l'a vraiment égayé.
Le couronnement de la journée fut le concert du
soir.... et là, après l'interprétation
de ses morceaux par quatre jeunes musciiens, je pense
qu'il fut très ému quand la salle entière
lui a fait un triomphe, les spectateurs s'étant
tournés vers lui pour l'applaudir et l'ovationner
de voix vives... là, il avait enfin retrouvé
son monde, celui dans lequel finalement il doit se sentir
le mieux : la musique.
Journée inoubliable pour lui je l'espère
mais assurément pour nous qui avons eu l'immense
bonheur de partager un moment sa vie
Philippe et Armande Paye
Concert dans la Salle Philharmonique, Liège (BE).
Alifib, Gharbzadegi et Vandalusia interprétés
par le Quatuor Tana:
-
Antoine Maisonhaute & Mikaël Bonnay - violin
-
Romain Monfort - viola
-
Jeanne Maisonhaute - cello
(arrangements
de Stéphane Collin, Thanks to Annie Whitehead).
Crédits photos: Alfreda Benge, Philippe
Paye et Charles Van Waalwijk.