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Robert Wyatt & Friends
In Concert
Theatre Royal, Drury Lane, London
8th September 1974
Robert Wyatt
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VIBRATIONS N° 78 - Novembre 2005
Robert Wyatt & Friends - Theatre Royal Drury Lane
RYKODISC/NAÏVE
Richard Robert
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Wyatt et la crème de la scène anglaise en live : un fantasme réalisé en 1974, enchanteur trente ans après
rock « Je m'évanouis de peur à la simple idée que des gens comptent sur moi pour animer leur soirée. » Ainsi décrivait Robert Wyatt, en 2003, cette phobie de la scène qui le tétanise depuis trente ans. Il fut un temps où l'Anglais savait en tout cas dompter ses angoisses : en témoigne ce légendaire concert londonien de 1974. Un an après l'accident qui lui a coûté l'usage de ses jambes, Wyatt, soutenu par ses meilleurs amis (Hopper, Frith, Oldfield, Feza & Co), y est tout simplement impérial. Tout en empruntant au répertoire de Soft Machine, de Matching Mole ou des Monkees (reprise démentielle de « l'm A Believer »), II se paie ainsi le luxe de réinventer l'intégralité de « Rock Bottom », avec une intensité proprement sidérante. Cet enregistrement, qui est aussi un document de premier ordre sur la scène anglaise de l'époque, méritait vraiment d'être dépoussiéré.
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NEW MUSICAL EXPRESS - 14th September, 1974
Robert Wyatt : Theatre Royal, Drury Lane, London
Charles Shaar Murray
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Even though the gig was due to start at 8.30, Drury Lane had started to clog up with earnest-looking hippies nearly two hours before the event.
Mind you, it all adds to the sense of occasion, but the regrettably prosaic explanation was that someone had neglected to inscribe the precise time of showing on either the tickets or the ads.
So it goes.
Things kicked off with a brief monologue by the newlywed Dancing Jack Peel, clad in his most glam rock outfit. Undeterred by shouts of "Boring" from certain sections of the audience - all right then, from me - he intoned for a few moments and then vacated the stage to Ivor Cutler and Phyllis April King, who provided a highly amusing interlude of deadpan poesies and brief songs, which were received with great merriment by the assembled company.
So it goes.
After a discreet intermission, Dancing Jack cartwheeled dynamically back onto the stage. Through mobile, well-shaped lips he enunciated (rather devastatingly, it must be admitted) "For Robert Wyatt of Twickenham, Opportunity Knocks!"
Mr. Wyatt perambulated rapidly to a strategic area between a small mixer ("These knobs don't actually do anything - they just give me something to do with my hands") and a keyboard set-up ("At rehearsals, I couldn't find a position from where I could play these, so I probably won't play them. Still, they look good.")
He ran through a good-naturedly rickety version of Hugh Hopper's 'Dedicated To You, But You Weren't Listening', backed up by Hopper himself on bass, Laurie Allan on drums, Fred Frith on violin and Dave Stewart on keyboards, the first trickles of the mighty wave of superstars that was soon to swamp the stage.
(The preceding sentence comes to you courtesy of 36 back numbers of Conan The Barbarian).
Most of the material from Wyatt's Rock Bottom found its way into the front half of the set (and in case you need to be re-told, it's a wondrous album indeed).
Towards the end of 'A Last Straw', a diffident young man with an unmistakable "I-am-a-junior-roadie" demeanour wandered on, played a bit of synthesiser and wandered off.
It wasn't until he reappeared half an hour later with a Gibson SG strapped around him, that the audience sussed that this dynamic figure was in fact none other than Mike Oldfield, the man with Britain's two best-selling albums to his name, one of which had been blasted through the P.A. during the intermissions.
However, it was undoubtedly Wyatt's show, despite the superstars who wandered on and off - y'know, yer Nick Masons, Gary Windo, that bunch.
Swaying in his wheelchair playing ghost drums, fiddling with the dials of his mixer with one hand, clutching a mike with the other and his eyes squeezed tight shut, he was unquestionably the focal point of the proceedings, and folks, he's singin' better than ever.
Unfortunately Julie Tippett's contribution to the festivities rather derailed things. After joining Wyatt and Co., in one song, she was left alone tootling merrily on a recorder and humming into it occasionally.
This was followed by two songs at de piano, performed extremely nervously, and a number with Wyatt, Windo and trumpeter Mongezi Feza, which could well have been called 'Dedicated To You But You Ran Out Of The Room Screaming For Aspirin'.
Ms. Tippett's voice is still as compelling as ever, but her stiff, uncertain piano playing and the lugubriousness of her songs provided a rather dead area in the middle of the set, which eventually climaxed with a thoroughly berserk version of 'I'm A Believer' with some singularly dirty rhythm guitar from Oldfield.
Generally, the show veered from the sublime to the ridiculous, with the sublime firmly in the lead.
80 per cent of it was very fine indeed, and the more gigs Robert Wyatt feels like undertaking the better.
Wheel meet again.
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CHARLIE-HEBDO N° 198 - 2 SEPTEMBRE 1974
[ Annonce du concert de Robert Wyatt au Theatre Royal Drury Lane ]
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Toujours au sujet de la même catégorie sociale (?) Robert Wyatt donnera son premier grand concert en Angleterre au Théâtre Royal, le 8 septembre, avec à peu près les mêmes musiciens que dans son disque, celui qui est si beau que ceux qui ne l'ont pas encore ouï en sont tout diminués, les pauvres. Cette fois-ci Nick Pink Floyd Mason participera de son instrument, avec également Dave Hatfield and the North Stewart. En super prime, Julie Tippetts, ci-devant Driscoll remettra pour la première fois ses grands pieds sur scène depuis 197I. Et ce retour-là ne fait pas minable.
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MUSIQ # 5 - JANVIER-FEVRIER-MARS 2006
Live At Drury Lane 1974
Guy Darol
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Un an après la défenestration qui lui coûte l'usage de ses jambes, Robert Wyatt donne sur la scène du Théâtre Royal Drury Lane un concert historique. Le 8 septembre 1974, entouré par les guitares de Fred Frith, Mike Oldfield et Hugh Hopper, les batteries de Nick Mason et de Laurie Allan, les claviers de Dave Stewart (aucun rapport avec Eurythmics) et de Julie Tïppetts (également au chant), la trompette de Mongezi Feza, la voix d'Ivor Cutler, Robert Wyatt fait entendre la
totalité de "Rock Bottom" (l'album mythique d'après la chute), des pièces de Soft Machine et de Matching Mole. Ayant définitivement renoncé à la batterie depuis son accident, Robert Wyatt a choisi le chant et le piano et c'est (mort de trouille) à voix nue qu'il se présente {expérience non renouvelée) face à un public qui n'ignore pas les splendeurs d'un groupe (Soft Machine) autrefois produit par Kim Fowley et qui ne jure que par Lewis Carroll et Alfred Jarry. De ce concert, il existait au moins quatre bootlegs notoires. C'est dire l'importance de cette publication. La voix de Wyatt (si constamment poignante), soutenue par un instrumentarium passionné, suscite une émotion à l'opposé de la mièvrerie. Avant le final (I'm A Believer, reprise ébaubissante de Neil Diamond), le compositeur magnifique chante Calyx, une invitation à vivre comme si tout n'était que poème: « La poésie en mouvement, voilà ce que tu deviens ». Et c'est ainsi que Wyatt est grand.
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LE MONDE - 8 NOVEMBRE 2005
Robert Wyatt & Friends
In Concert, 8th September 74
S. Si.
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Le 1er juin 1973, Robert Wyatt tombe par la fenêtre d'un appartement. Pendant son séjour à l'hôpital, Wyatt, qui pourra plus jamais marcher, ancien batteur de Soft Machine puis de Matching Mole, prépare son deuxième album solo, Rock Bottom. Six chansons intenses et délicates, inquiétantes et poétiques, que Wyatt interprétera une fois sur scène, le 8 septembre 1974, au Théâtre Royal Drury Lane, entouré d'amis musiciens. Ce concert, l'un des seuls que Wyatt ait donné après son accident, paraît aujourd'hui officiellement. Aux titres de Rock Bottom, joués avec un élan probablement lié à son trac, il en ajoute de Matching Mole, un de Soft Machine, un de Hatfield The North (Calyx), termine par une reprise de I'm A Believer. Les amis sont Nick Mason le batteur de Pink Floyd, le guitariste Mike Oldfield, Fred Frith et Chris Cutler d'Henry Cow... Puissant et touchant.
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TRAVERSE N°19 - MARS 2006
Robert Wyatt & Friends - Theatre Royal Drury Lane
8th September 1974 (Hannibal)
Domenico Solazzo.
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La pochette n'a rien à envier aux pires bootlegs qui circulent sous les comptoirs des magasins de disques d'occasion, mais au moins a-t-elle l'honnêteté de mettre en exergue tout ce qu'il faut savoir sur ce formidable document. Enregistré au Théâtre Royal de Drury Lane, le concert de Robert WYATT qu'il nous est proposé d'écouter ici n'aurait sans doute pas la même aura si la simple évocation des noms de ceux qui l'accompagnent ne se transformait pas en autant de portes d'accès instantanées à de mondes merveilleux et singuliers : Mike OLDFIELD, Julie TIPPETTS, Fred FRITH, Gary WINDO et Mongezi FEZA, Nick MASON, Laurie ALLAN, Dave STEWART, Hugh HOPPER et Ivor CUTLER. À peine croyable. Et pourtant... Je sais ; c'est presque trop. Mais ce n'est peut-être pas là l'aspect le plus intimidant du disque ! Jetez plutôt un oeil au répertoire ; l'intégralité de l'album Rock Bottom et quelques autres pioches chez SOFT MACHINE ou MATCHING MOLE (Signed Curtain et Instant Pussy). Enfin, ça ne se déroule pas tout à fait comme ça...
Après une courte introduction que l'on doit à John PEEL, WYATT fait monter sur scène les différents intervenants en fonction de pièces à jouer. C'est d'abord une version explosée de Dedicated to You But You Weren't Listening et Memories, deux titres signés Hugh HOPPER que le fidèle bassiste accompagne de bien entendu. C'est Laurie ALLAN que l'on retrouve à la batterie, Dave STEWART aux claviers - et ce jusqu'à la fin du set - tout simplement époustouflant, ponctuellement rejoints par Fred FRITH au violon. Viennent ensuite seulement les titres du mythique Rock Bottom dans un ordre en tout point conforme à celui de l'album original, sauf que la version qu'ils en donnent est nettement plus sauvage ou, en tout cas, débridée. II faut oublier le Sea Song bien plus intimiste et troublant que Cuneiform avait été nous repêcher sur Solar Flares Burn for You. Cette version-ci n'en est pas pour autant moins poignante ; EGG à l'assaut du répertoire de l'homme de fer du prog, ou presque, montrant par là même toute la souplesse de ses compositions, portant sa marque indélébile, en vers et contre tout, même quand elles se retrouvent bousculées plus que de raison. Et WYATT de s'abandonner sans retenue à ses exercices vocaux inspirés du scat, nous entraînant ainsi avec lui dans sa folie douce. Pour Little Red Riding Hood Hit the Road et la suite Alifie/Alifib, jouée à rebours, le duo Mongezi FEZA et Gary WINDO (BROTHERHOOD OF BREATH) viennent apporter ce souffle lyrique et malade à la fois, en tous points conforme à l'esprit qui règne sur le disque studio, pour s'effacer devant ce grand moment de solitude, comme le ballet de pétales de milliers de fleurs se recroquevillant sur elles-mêmes à la tombée de la nuit.
Puis, Julie TIPPETTS vient s'emparer du micro pour nous chanter son Mind of a Child, pour piano électrique et voix. Les masters de ce qui suit ayant été perdus, Jamie JOHNSON a fait un boulot remarquable pour recoller les petits bouts de chutes de sources divers afin de restituer le concert dans son intégralité. Et même si les morceaux qui clôturent ce recueil ne possèdent pas la même portée symbolique, elles sont toutefois parcourues du même frisson.
Bref, voilà encore un formidable cadeau de Noël à l'approche des fêtes, sauf que ce cadeau-là, je me le suis fait tout seul. Si vous aimez vos proches, je veux dire si vous leur voulez du bien, pensez à eux en leur offrant ce disque. Car ce n'est pas qu'un bout d'histoire que vous leur offrirez, pas seulement un bout de WYATT non plus. C'est bien plus que cela ; un bout de vous-mêmes. Un bout de nous tous. Une part d'humanité.
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TRAVERSE N°19 - MARS 2006
Robert Wyatt & Friends - Théâtre Royal Drury Lane
8th September 1974 (Hannibal)
Benoît Godfroy.
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S'il fallait rédiger la chronique d'un tel album à l'attention d'un néophyte, alors nul doute qu'il ne faudrait au bas mot pas moins de quatre colonnes pour le faire dignement, à savoir en présentant chaque musicien impliqué d'une façon détaillée, en racontant l'histoire de Robert WYATT et du divin Rock Bottom, puis en restituant le disque dans son contexte, sans oublier d'en décrire les sensations reçues à son écoute. Fort heureusement pour moi, les lecteurs de TRAVERSES ont forcément un minimum de culture musicale « canterburyenne » - peut-être même plus que moi - et il suffira juste de mentionner l'affiche somptueuse de ce concert pour qu'ils courent se procurer cet album au plus vite. Jugez plutôt : Mike OLDFIELD, Julie TIPPETTS, Fred FRITH, Gary WINDO, Nick MASON, Mongezi FEZA, Laurie ALLAN, Dave STEWART, Hugh HOPPER, Ivor CUTLER et bien sûr Robert WYATT, tout ce beau monde ayant été capté en concert en 1974, lors d'une des rares apparitions publiques de Robert WYATT après l'accident l'ayant cloué à vie sur une chaise roulante. Au menu, pas moins que l'intégralité de Rock Bottom, plus Memories et Dedicated To You But You Weren't tistening (SOFT MACHINE), Instant Pussy et Signed Curtain (MATCHING MOLE), Calyx, I'm A Believer, puis Mind Of A Child de Julie TIPPETTS. Avouez que tout cela est plutôt alléchant, non ?
Introduit par le défunt John PEEL, ce concert est enfin la parution officielle d'un enregistrement qui circulait depuis bien longtemps sous forme de bootlegs plus ou moins audibles et qui ne rendaient pas justice à la musique en comparaison de cette publication jubilatoire. Car l'ensemble de l'enregistrement bénéficie de bout en bout d'une qualité sonore allant de superbe (titres 1 à 9) à très correcte (titres 10 à 14). À ce sujet, Robert WYATT lui-même explique les raisons de cette différence de son au dos du CD.
Pour l'auditeur, c'est un plaisir incroyable d'entendre enfin ce concert avec une telle qualité et de pouvoir ainsi s'émerveiller encore plus devant un tel parterre de notes magistralement interprétées. Concert oblige, Rock Bottom sur ce disque perd une grande part de sa fragilité d'opaline tout en demi-teintes qui en font indéniablement sa grande force et son intemporalité, mais se voit transmuté en une approche beaucoup plus terrestre, plus organique et plus fiévreuse, où les accroches typiques de l'école de Canterbury se font ressentir plus intensément que sur l'œuvre originelle, et où le jazz y trouve une place encore plus prépondérante. Mon attirance personnelle pour les cuivres et les vents m'incline à vouloir mentionner plus particulièrement Mongezi FEZA et son intervention phénoménale à la trompette sur Little Red Riding Hood Hit The Road, ainsi que le saxophone fou de Gary WINDO sur Alife mais en vérité, c'est de chaque intervenant dont il faudrait vanter les prouesses, tant l'unité et l'osmose qui règnent entre chaque musicien sur chacun des morceaux est révélatrice de leur immense talent. D'une part sur la maîtrise de leur instrument et d'autre part, sur cette faculté à ne servir que la musique, sans jamais qu'aucun ne veuille prendre la vedette. Même remarque à l'égard de Robert WYATT, qui écorche le tout de sa voix de porcelaine qui n'a jamais paru aussi
fragile qu'ici, à la limite de la rupture, là où WYATT met à nu ses émotions et son ressenti de la musique qui l'entoure.
Mais à quoi bon chercher des termes inexistants pour décrire la beauté ? Cette chronique est forcément superficielle et trop de mots ne pourraient que rendre son utilité encore un peu plus caduque, car il y a fort à parier que de toute façon, chacun de vous a déjà le disque sur son chevet depuis sa sortie.
Sites :
www.strongcomet.com/wyatt
www.disco-robertwyatt.com
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